Dans le milieu de l’entrepreneuriat et des start-ups, il n’est pas rare d’entendre parler de toutes sortes de noms d’animaux, notamment de licornes, qui représentent une entreprise bien valorisée. 

Mais avez-vous déjà entendu parler des centaures ? Ces start-ups commencent à faire de l’ombre aux licornes, car elles deviennent un nouveau point de sécurité d’investissement. Explications.

A quoi correspondent les centaures ? 

Avant toute chose, penchons-nous sur ce que sont les centaures.

À l’origine, dans la mythologie grecque, les centaures sont des êtres fantastiques mi-homme (au niveau du buste) mi-chevaux (au niveau du corps). Mais comme vous l’aurez deviné, la définition n’est pas du tout la même dans le domaine de l’entreprenariat.

En effet, les centaures désignent les start-ups non cotées en bourse qui ont un chiffre d’affaires récurrent annuel (ARR) qui correspond à 100 millions d’euros ou plus. Contrairement aux autres appellations qui peuvent être attribuées (que nous aborderons plus bas dans cet article), le statut de centaure ne repose pas sur une valorisation.

Quel est l’intérêt d’avoir le statut de centaure ?

Lorsqu’une start-up est qualifiée de centaure, c’est aussi une manière de mieux refléter son statut économique auprès des investisseurs. Pour être plus précis, il s’agit d’un indicateur qui permet de mesurer le succès et la rentabilité des entreprises, sans se focaliser sur la valorisation de ces dernières, comme peuvent le faire les licornes.

En effet, si l’un des critères les plus importants pour évaluer la situation financière d’une start-up est le montant de ses levées de fonds, ce n’est pas pour autant le plus pertinent. Car contrairement aux idées reçues, une croissance très rapide n’est pas systématiquement le signe d’une bonne rentabilité.

À ce propos, depuis la crise, de plus en plus d’investisseurs estiment qu’il est plus sûr de placer des fonds dans un centaure car les ARR sont des indicateurs de croissance et de performance bien plus fiables (étant donné qu’ils sont récurrents).

Ce sont de bonnes preuves concrètes qui témoignent de la productivité et du succès de la start-up, ainsi que du niveau de risque que représenterait d’y investir des fonds. 

En bref, le fait d’être un centaure témoigne d’une sécurité d’investissement. En ayant ce statut, il est plus simple pour les investisseurs de se rendre compte de la rentabilité des entreprises et de leurs projets. 

Les autres statuts que peuvent atteindre les start-ups (licornes, décacornes et pentacornes) 

À ce jour, les start-ups françaises et mondiales peuvent gravir des échelons et atteindre différents statuts, comme celui de centaure. Il ne s’agit pourtant pas du seul titre pouvant être attribué, il en existe d’autres qui se basent sur des critères différents. C’est ce que nous allons voir de plus près dès maintenant.

Les licornes, basées sur une valorisation à 1 milliard d’euros

Il y a encore quelques années, les licornes se faisaient rares sur le marché des entreprises. Au vu de l’importance que prennent les nouvelles technologies et les logiciels au fil du temps, de plus en plus d’entreprises parviennent à devenir des licornes.

Celles-ci correspondent aux start-ups non cotées en bourse, qui sont valorisées à plus d’un milliard d’euros (plus précisément, entre 1 et 10 milliards). Il s’agit notamment de plateformes telles que Doctolib, Back Market, ou encore Veepee.

De nos jours, le statut de centaure est beaucoup comparé à celui de licorne, et certains estiment même qu’en termes d’importance, qu’il pourrait le remplacer d’ici peu.

Les décacornes et les pentacornes, la suite logique des licornes

Si ces termes vous sont un peu moins familiers que les licornes, c’est parce qu’ils sont encore plus rares. 

Une décarcorne est une start-up ayant dépassé le statut de licorne, c’est-à-dire qu’elle est valorisée à plus de 10 milliards d’euros. Si vous n’avez jamais entendu parler de ces dernières, c’est parce qu’il n’existe à ce jour aucune décacorne en France. À l’échelle mondiale, de grands noms de la nouvelle technologie sont des décacornes. On peut notamment citer Canva et Epic Games.

Lorsque l’on dépasse la décacorne, on change encore de statut. En effet, les start-ups qui sont valorisées à 50 milliards d’euros ou plus sont appelées pentacornes, et elles sont encore moins nombreuses. Cela concerne notamment SpaceX ou encore TikTok.

Centaure vs licorne : les grandes différences

En Europe, il est difficile d’estimer s’il y a plus de licornes ou de centaures. En réalité, bien que plutôt nombreuses à l’échelle mondiale, ces deux catégories de start-ups sont relativement rares et peu nombreuses par rapport au nombre d’entreprises qui existent dans le monde.

La valorisation, premier élément qui écarte les licornes des centaures

La principale différence entre une start-up licorne et une start-up centaure est leurs niveaux de valorisation boursière. En effet, les licornes sont plus valorisées que les centaures (1 milliard d’euros contre 100 millions d’euros). Cela signifie qu’elles peuvent avoir plus facilement accès à des capitaux et à des investissements plus importants. Mais comme nous vous l’avons expliqué, ce n’est pas toujours le cas !

Les licornes sont plus matures

Contrairement aux centaures, les licornes sont pour la plupart plus grandes et plus matures. Elles sont souvent plus anciennes, ont pu acquérir plus d’expérience et elle accueillent plus de personnel. En plus de dépendre du milliard d’euros de valorisation, elles sont souvent caractérisées par leur taille et leur succès.

Les centaures sont des licornes en devenir

Les centaures sont des entreprises qui n’ont pas encore atteint le statut de licorne, mais qui sont sur le point de le faire. Elles sont moins matures et en pleine croissance.

Ces start-ups ont généralement moins accès à des capitaux et sont plus susceptibles de chercher des investissements à court terme. En revanche, si elles n’ont pas atteint le tant convoité statut de licorne, elles restent toutefois tout aussi intéressantes du fait de leur croissance rapide, leurs perspectives prometteuses et leur potentiel succès. C’est ce qui intéresse les investisseurs, en partie.

Qu’en est-il de l’avenir des centaures ? 

Étant des start-ups jeunes et croissantes, l’avenir des centaures dépendra de leur capacité à proposer des solutions innovantes et efficaces, qui répondent aux besoins des consommateurs. Elles doivent aussi savoir s’adapter à un environnement commercial mouvant, en développant des produits et services qui s’adaptent à la demande et aux différents canaux de distribution.

Ce qui est certain, c’est que les centaures qui innovent dans les technologies telles que la réalité augmentée, la blockchain et l’intelligence artificielle ont un avenir prometteur, étant donné qu’il s’agit de secteurs en pleine expansion.

Ces start-ups qui sont des centaures 

À présent, nous allons nous intéresser aux start-ups qui ont réussi à atteindre un revenu récurrent annuel de 100 millions d’euros ou plus, et ainsi se hisser au rang de centaure.

Comprendre ce qu’est une start-up

Avant toute chose, rappelons ce qu’est une start-up. Par définition, il s’agit d’une jeune entreprise qui propose des produits ou des prestations de services innovants dans des secteurs à forte croissance, notamment dans les nouvelles technologies.

Les start-ups ont tendance à être plus petites et plus flexibles que les entreprises plus traditionnelles, et elles sont aussi généralement fondées et gérées par un groupe d’entrepreneurs.

Leur croissance et évolution, les financements qu’elles reçoivent et leur valorisation constituent des conditions pour gravir des échelons et atteindre des statuts de centaures, licornes, etc.

Quelques start-ups françaises qui sont en phase de devenir des centaures 

En France, il est difficile de connaître le nombre exact de centaures, car les entreprises communiquent de moins en moins sur leurs chiffres et résultats. Cependant, on peut tout de même en recenser quelques-unes avec certitude, comme Mirakl ou EcoVadis.

Mirakl 

Créée en 2011 par Philippe Corrot et Adrien Nussenbaum, Mirakl est une solution logicielle d’e-commerce qui permet aux entreprises de créer des places de marché en ligne où des vendeurs tiers peuvent vendre leurs produits et services.

Ils peuvent aussi gérer leurs catalogues de produits, leurs tarifs et leurs inventaires à l’aide de la plateforme.

Mirakl fournit également des outils analytics et de gestion des commandes, pour faciliter la gestion des relations entre les vendeurs et les acheteurs.

Mirakl a franchi la barre des 100 millions d’euros début 2022. 

EcoVadis 

EcoVadis est une société qui propose des services de processus d’évaluation complets de la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE), qui s’appuie sur un cadre de notation mondial afin de fournir des informations complètes sur les pratiques commerciales et responsables des entreprises. 

Grâce à EcoVadis, les structures peuvent évaluer leur fonctionnement sur les questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG), et obtenir des informations actualisées sur leurs performances. EcoVadis propose également des formations et des conseils pour aider les entreprises à mieux intégrer la durabilité dans leurs processus d’approvisionnement. 

Pour les entreprises, c’est une notation qui témoigne des efforts en matière de RSE, ce qui garantit leur compatibilité avec les politiques d’achats des grands groupes.

 

Caroline B Journaliste indépendante

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